La vie rêvée : Flashback en 2013

2013.

7h. Première en file. Je déshabille mon grand bébé de 13 mois. Bisous, câlins, je confie mon grand amour dans les bras de la gentille éducatrice du matin. 
 
7h10. Je traverse le pont.
 
7h45. Je m’assois à mon bureau devant mon écran. Tandis que l’ordi s’ouvre, je regarde les photos de mon garçon sur mon paravent beige. Mon voisin de cubicule arrive visiblement essouflé. Il me raconte sa dure nuit avec bébé malade et le trafic de fou qu’il a dû affronter pour arriver jusqu’ici. On compatit l’espace de 4-5 minutes et, entre nos quatre paravents, on se met au boulot chacun de notre côté. 
 

La journée file. Je compte mes heures au quart de tour afin de pouvoir travailler mon 7h et retourner chercher mon fiston sans être pris dans le trafic dense. Je prends le temps minimum pour dîner et j’essaie de pas prendre de pause question de partir plus tôt (on est pas supposés, mais je le fais pareil!).

Quand vient le temps de partir, je suis prise en réunion, une réunion où je me demande bien mon plus-value… j’écoute, je prends des notes. Le temps file. Je stresse à fond à l’idée d’être à nouveau prise dans le trafic comme la semaine dernière. Enfin, la réunion se termine. Je vole jusqu’à mon bureau où je ramasse mes affaires en vitesse. Tandis que je finis de mettre ma tuque et d’attacher mon foulard, j’esquive une conversation avec un collègue et je redescends la tour à bureau, direction l’auto stationnée à 15 minutes de marche (en ville, on fait ce qu’on peut!). 

Arrivée d’un pas rapide à l’auto, je constate que le déneigeur a mis un ourlet bien épais sur le côté de ma voiture. J’évalue mes chances à 5 sur 10 de sortir de là sans pelleter. En déneigeant l’auto, je donne deux trois coups de pieds dans la neige question de libérer les roues et me donner une meilleure chance de sortir ma petite Hyundai de là vite fait bien fait. Pendant ce temps, ma tête spinne en évaluant  les chemins les plus courts pour me rendre au pont, ma tête s’est transformée en Google Maps en évaluant tous les scénarios possibles (je n’avais pas encore de cell intelligent). 

Je réussi à sortir du banc de neige avec un élan.  Libérée, je pars sans sourciller. Le trafic est dense. Je compte quatre lumières vertes avant de passer sur Charest.  J’ai l’impression que l’horloge de ma voiture me nargue à chaque fois que je le regarde me rappelant mon retard. J’essaie de faire un plan de souper dans ma tête. Les restes de la veille devrait faire la job pour mon bébé d’amour qui va être affamé comme d’habitude. 

J’arrive finalement à la garderie. Mon fils fait le mou, il ne veut pas s’habiller. Il court dans le corridor. Il est survolté. 

À la maison, on essaie de connecter en jouant ensemble, à 4 pattes dans le salon je suis heureuse d’être à la maison avec lui mais, en même temps, j’ai ce sentiment inconfortable de ne pas avoir eu assez de temps avec lui. Je tente tant bien que mal de remplir le réservoir d’amour de mon garçon qui a passé près de 10h à « s’amuser » avec ses amis. 

Je dois préparer le souper, mais fiston ne veut pas quitter mes bras. J’abdique et le souper sera ce qu’il sera…
 
Le soir venu, le dodo est difficile. Je suis à boutte, épuisée. J’ai juste hâte de m’écrouler devant la tv. En posant enfin la tête sur l’oreiller, je m’imagine une vie plus simple ou je n’aurais pas à courir du matin au soir…
 

2020. 

 
6h50. Les garçons arrivent dans le lit et se blotissent dans les couvertures entre maman et papa. Après un petit câlin et un dernier 5 minutes de sommeil collés collés, j’enfile ma robe de chambre et je suis les garçons qui sont descendus en tromble à la cuisine. Tandis que les enfants se servent un bol de céréales et le mange goulûment à la table, je m’affaire tranquillement à la coupe des petites crudités pour les lunchs. 

Les garcons effectuent leur routine avec papa qui veille au grain; ils s’habillent, font leur lit et brossent leurs dents, tout en se chamaillant au passage. 
 
7h15. Mon grand fiston est déjà prêt pour l’école. Il n’a pas oublié de remplir sa bouteille d’eau et faire sa collation ce matin, qu’il coche avec empressement sur sa liste de tâche de contribution familiale. 
 
Tandis que je range les aliments périssables, j‘entends mon grand rager après son frère pour qu’il s’habille question d’être les premiers à l’école. Il a tellement hâte d’y être qu’il en pleurniche depuis 5 minutes. 
 
Voyant le niveau d’urgence (#not), j’aide mon plus jeune à mettre ses bas (je sais pas pourquoi, mais c’est dont bien dur à mettre ses bas-là chaque matin!).
 
7h20. Après moult va et vient, voilà que j’enfile un manteau par-dessus ma robe de chambre et qu’on embarque dans la voiture. Voiture, où mon grand est déjà assis confortablement depuis deux minutes, nous rappellant pour la enième fois de se dépêcher.  
 

7h25. Les gars débarquent devant l’école. Je les regarde partir et, tandis qu’ils garochent leurs sacs à dos sur le mur de l’école pour mieux courir rejoindre leurs amis dans la cour, je reste là, une minute de plus, à les regarder par la fenêtre de l’auto. 

Le coeur rempli de tendresse et de gratitude, je reviens sur mes pas. J’enlève mon manteau et mes bottes, je croise mon mari qui se fait un café dans la cuisine après avoir tout ranger le petit bordel matinal, je prépare mon latte (lui est plutôt de type filtre), on jase 2 minutes et on se souhaite bonne journée. Il monte à son bureau. Je coule mon café, prépare mon lait mousseux et, avec mon latte en main et un grand verre d’eau froid, je monte à mon tour.

 
J’ouvre la porte de mon bureau, je fais mon lit, je m’habille et je m’installe devant l’écran. 
 
Tandis que mes applications s’ouvrent, je regarde le soleil briller timidement derrière les maisons voisines et, entre mes deux mains, je prends une première gorgée de café.   
 

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Merci beaucoup de m’avoir lu!

2 commentaires

    • Eli Dufour

      Oui, beaucoup plus simple! Le social se fait quand même en masse étonnamment ! Disons que j’ai la chance d’être bien entourée, ça aide. C’est clair qu’en ce moment c’est ce que les gens trouvent difficile, mais le télétravail dans un contexte normal va être encore plus merveilleux! Ce n’est que le début d’un changement dans les facons de travailler je crois.

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