La vie rêvée : Flashback en 2013

2013.
La journée file. Je compte mes heures au quart de tour afin de pouvoir travailler mon 7h et retourner chercher mon fiston sans être pris dans le trafic dense. Je prends le temps minimum pour dîner et j’essaie de pas prendre de pause question de partir plus tôt (on est pas supposés, mais je le fais pareil!).
Quand vient le temps de partir, je suis prise en réunion, une réunion où je me demande bien mon plus-value… j’écoute, je prends des notes. Le temps file. Je stresse à fond à l’idée d’être à nouveau prise dans le trafic comme la semaine dernière. Enfin, la réunion se termine. Je vole jusqu’à mon bureau où je ramasse mes affaires en vitesse. Tandis que je finis de mettre ma tuque et d’attacher mon foulard, j’esquive une conversation avec un collègue et je redescends la tour à bureau, direction l’auto stationnée à 15 minutes de marche (en ville, on fait ce qu’on peut!).
Arrivée d’un pas rapide à l’auto, je constate que le déneigeur a mis un ourlet bien épais sur le côté de ma voiture. J’évalue mes chances à 5 sur 10 de sortir de là sans pelleter. En déneigeant l’auto, je donne deux trois coups de pieds dans la neige question de libérer les roues et me donner une meilleure chance de sortir ma petite Hyundai de là vite fait bien fait. Pendant ce temps, ma tête spinne en évaluant les chemins les plus courts pour me rendre au pont, ma tête s’est transformée en Google Maps en évaluant tous les scénarios possibles (je n’avais pas encore de cell intelligent).
Je réussi à sortir du banc de neige avec un élan. Libérée, je pars sans sourciller. Le trafic est dense. Je compte quatre lumières vertes avant de passer sur Charest. J’ai l’impression que l’horloge de ma voiture me nargue à chaque fois que je le regarde me rappelant mon retard. J’essaie de faire un plan de souper dans ma tête. Les restes de la veille devrait faire la job pour mon bébé d’amour qui va être affamé comme d’habitude.
J’arrive finalement à la garderie. Mon fils fait le mou, il ne veut pas s’habiller. Il court dans le corridor. Il est survolté.
Je dois préparer le souper, mais fiston ne veut pas quitter mes bras. J’abdique et le souper sera ce qu’il sera…
2020.
Les garcons effectuent leur routine avec papa qui veille au grain; ils s’habillent, font leur lit et brossent leurs dents, tout en se chamaillant au passage.
7h25. Les gars débarquent devant l’école. Je les regarde partir et, tandis qu’ils garochent leurs sacs à dos sur le mur de l’école pour mieux courir rejoindre leurs amis dans la cour, je reste là, une minute de plus, à les regarder par la fenêtre de l’auto.
Le coeur rempli de tendresse et de gratitude, je reviens sur mes pas. J’enlève mon manteau et mes bottes, je croise mon mari qui se fait un café dans la cuisine après avoir tout ranger le petit bordel matinal, je prépare mon latte (lui est plutôt de type filtre), on jase 2 minutes et on se souhaite bonne journée. Il monte à son bureau. Je coule mon café, prépare mon lait mousseux et, avec mon latte en main et un grand verre d’eau froid, je monte à mon tour.

2 commentaires
Marc Dufour
La vie est maintenant plus simple en plus les garçons ont grandi et vous travaillés tous les deux de la maison inconvénient pas de social
Eli Dufour
Oui, beaucoup plus simple! Le social se fait quand même en masse étonnamment ! Disons que j’ai la chance d’être bien entourée, ça aide. C’est clair qu’en ce moment c’est ce que les gens trouvent difficile, mais le télétravail dans un contexte normal va être encore plus merveilleux! Ce n’est que le début d’un changement dans les facons de travailler je crois.