J’ai survécu à mon premier Noël du campeur

Ça fait plus de 18 ans que je fais du camping et j’avais toujours évité, sans trop le savoir, le fameux Noël du campeur.

Faut dire que mon campstyle a beaucoup évolué depuis. On est beaux moins flex que « dans le temps » avec une simple tente. Je me suis peut-être moins retrouvée dans des campings « commerciaux » avant pour cette raison.

Maintenant que je suis passée du côté glamping du camping, avec une grosse roulotte, je dois me rendre à l’évidence, j’ai des contraintes d’espace. Fac, on n’est plus très flex (je me refuse encore à cette idée, d’ailleurs!!).

Pour que les enfants soient occupés et que, par conséquent, on puisse avoir un peu la paix pendant les vacances, mon mari a réservé au Camping Otamac à Shawinigan.  Et là, sans le savoir, nous sommes tombés sur THE fin de semaine dans THE camping!

À l’arrivée, on m’a remis une feuille recto verso des activités… Pour te donner une idée. On ne savait pas du tout à quoi on avait à faire en tant que non initiés au Noël du campeur. On est loin des parcs nationaux ici.

Ma grande stupéfaction dans ce genre de camping est toujours le manque flagrant d’espace de vie sur les terrains « 3 services ». Pour être plus précise, c’est tout simplement un parking à roulotte avec vue imprénable sur les roulottes des voisins ».  Pour vrai, j’étouffais avant même d’être parké.

Sans compter que je ne savais pas que j’avais payé pour un site « musique incluse au choix du voisin dans un speaker de DJ du mardi soir ». Je commençais à fulminer de me voir imposer de la toune non désirée dans mon setup de camping.

Pour ajouter à ma bonne humeur, je me fais « caller » que je suis pas dans le bons sens dans les petites foutues ruelles miniatures toutes jammées en allant porter l’auto hors camping (parce que j’ai une auto de trop, vu que j’ai trainé un kayak double dans l’épisode de camping précédent!). Mon sang bouillonne. Je dis pas un mot car je crois que ce serait pas beau si j’ouvre la bouche. Je continue à sens inverse en évitant les regards des saisonniers ahuris de mon ignorance.  Anyway, où sais-tu veux que je me tourne, y a pas un boutte de terrain gazonné libre. C’est pire qu’un sens unique au centre-ville pendant le festival d’été quand Madonna est en ville.

En revenant au terrain, je bougonne à mon chum tout en installant le set-up. En fait, j’ai juste le goût de sacrer mon camp (c’est la cas de la dire!). 

On est là.  Trop tard.  Assume fille.

Je prépare le souper sur ambiance d’ACDC et des Cowboys fringants. Juste comme je viens de dire à mon chum que c’est le pire camping ever, mes enfants reviennent à vélo avec beaucoup trop d’excitation: « maman, maman, maman c’est le meilleur camping de toute ma vie!!  »

Je lance un regard à mon chum avec une face mitigée entre « je peux pas croire » pis « coudon, au moins eux ils aiment ça, on a pas tout perdu ». Mon chum, lui, hausse le sourcil, en voulant dire, « yep, c’est ça l’ironie de vie de parents ».

Je décide de changer mon mindset et d’entrer dans la game. Plutôt que de subir, autant faire avec, non?!

La parade nocturne de Noël embarque et les enfants sont ravis. Les chars allégoriques de fortune défilent dans les rues du camping, dont la nôtre, qui semble être la rue principale (évidemment!). Les enfants se font lancer des petits bonbons ici et là, pas besoin de te dire qu’ils capotent leur vie.  J’avoue que l’ambiance est festive et c’est plaisant de voir tous les gens souriants!

Les enfants se peuvent plus quand ils savent qu’il y aura aussi un party de mousse! Leur premier party de mousse, tsé on se rappellera toujours de son premier party de mousse (#not – j’ai jamais eu de party de mousse de ma vie!). Comme c’est la soirée la plus froide de l’été, il doit faire 8 degrés, le party est à l’intérieur (si vous y aller l’an prochain ca risque d’être better dehors!). Pas grave, les enfants se donne à fond dans la mousse sur ambiance de Lady Gaga. Moi, je les surveille avec des pensées mitigées entre « Fuck j’aurais dû apporter ma tuque pis mes mitaines, on gèle » et « clairement, avoir eu ça plus jeune je me serais déhanchée sur le dancefloor », tsé comme dans le temps avec les girls sur la Grande Allée. Bref, mes pensées sont interrompues rapidement quand, un après l’autre, les gars reviennent en pleurant après avoir glissé sur le dos dans la mousse.

On met donc fin à la fiesta et on enligne les enfants au dodo. Qui eux sont survoltés. Si tu as des enfants en bas âge, tu sais ce que ça veut dire… Pour toi, qui n’a pas cette chance, ça veut dire en simple que tu vas te faire chier!

Mais non, on les aime et on est patients, nous.

Comme si c’était pas suffisant, la parade se poursuit en cercle sans fin autour de nous avec les tounes de Noël à tue tête.  Beau cocktail pour bien dormir.  Excités de voir la parade recirculer proche de notre terrain, mon adorable fils ouvre la fenêtre de la cuisine pour mieux voir, fenêtre que mon mari s’empresse de refermer pour couper un tant soit peu le bordel sonore extérieur. C’est là que, couché dans mon lit en pleine noirceur, j’entends un bizarre de scintillant… en fait, c’était plutôt le son de millieurs de morceaux de vitres qui s’effritait doucement sur la dalle de béton du camping (dalle pour la table à pique-nique; c’est du glamping, je vous l’ai dit).

Fac. La fenêtre n’était plus. Et notre patience venait, elle aussi, de s’effriter à ce moment précis.

Les enfants, honteux, se sont vites fondus en excuses et se sont endormis sans un son, sentant le poids amer d’avoir franchi la limite (même si ce n’était qu’un accident).

Le lendemain, les festivités ont repris de plus belles, avec la parade du père Noël matinale. Attends, je veux dire, très matinale. Yes madame, à 6h45, la musique Feliz Navidad roulait déjà en boucle entrant en conflit avec mon merveilleux monde des rêves.

Voyant que le son ne faisait qu’augmenter, il était clair que la parade venait d’arriver en face de notre terrain s’assurant de réveiller tout le monde à bord. Je fulminais dans ma tête. C’est tu assez loin des vacances qu’on s’imagine quand on part camper? Bref, un coup réveillé, autant ramasser le dégat de vitre de la veille sous le regard des voisins curieux. Ravis, et sans aucune culpabilité, les enfants, eux, se sont enlignés vers les toasts et le jus gratuit fournis par le père Noel (un déjeuner de moins à s’occuper, rendue là, ça fait assez mon affaire!).

Plus tard, voyant les campeurs autour de nous s’activer à remplir desgros bacs d’eau, on s’interrogea sur le suite des choses de ce Noel du campeur, la petite feuille nous l’avait pourtant dit, elle: guerre d’eau. Alors, dès le petit matin (on se rappelle que tout le monde est levé depuis l’aurore!), les campeurs se préparent pour THE war.

Non, mais tu comprends pas. C’est pas juste des petits fusils à eau, ce sont des tanks remplis d’eau qui se préparent à déambuler dans les rues arrosant tout passant armés.

L’excitation est à son comble quand les véhicules de l’armée se rassemblent au terrain de volley pour faire une parade d’arrosage intense. Ici, on parle de pick-up avec le coffre rempli d’eau, de trailers rempli d’eau et de camions citernes de la ville munis de lance des plus redoutables (c’est de l’eau du lac, je te rassure, pas de gaspillage d’eau potable ici).

Bref, il se font solidement arrosés. C’est clairement une guerre injuste en partant, mais le fun est bien présent et tout le monde s’amuse. Comme la peureuse que je suis, je m’assure de rester à l’écart et désarmée pour ne pas subir les jets pleine puissance qui s’abattent sur les campeurs.

Pour finir en beauté, la journée se termine sur fond de chansonnier et de danses en ligne ambulantes, suivi de trailer de barbe à papa et de popcorn gratuits. Les enfants sont heureux.

La musique s’éternise jusqu’à pas d’heure. Et nous, on s’endort avec l’oreiller sur la tête.

Heureusement, la paix regagne enfin le camping au petit matin. Pas de musique, pas de parade. Pas de jeux, pas de bonbons. Je retrouve enfin la quiétude recherchée pour une mère sauvage un peu sur les bords que je suis.

Morale de l’histoire; valide toujours que ta liste d’attentes mentales concordent avec les plans du camping où tu as choisi de t’installer.

En terminant, le Noël du campeur c’est cool. Faut juste être prêt mentalement, si tu veux survivre… ou juste pas perdre des morceaux.

P.S. Somme toute, le camping Otamac est un beau camping une fois la tranquilité revenue, je repars donc en paix (avec une fenêtre en moins). Et mon voisin DJ, était bien smatt au final, j’ai même pris ses coordonnées pour l’hernie discale de mon chum étant donné qu’il est physio!


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