Trop, trop tôt, trop souvent – Protégeons l’enfance

 

Du haut de mes 6-7ans, j’ai alors appris la triste nouvelle et beaucoup trop de détails sur leurs morts. Le père, réveillé par la fumée, a fait sortir sa femme par la fenêtre avant d’aller secourir les enfants. Il n’est jamais ressorti. Les enfants ont été retrouvés sous leurs lits calcinés, la fumée aurait eu raison d’eux avant que le feu dévorent leur petits corps (cette information avait d’ailleurs été sensée me rassurer). Mes parents m’ont amené sur les lieux constater les dégâts; la maison avait été complètement ravagée. 

Une terrible tragédie qui a emmené avec elle 6 âmes d’ un petit village tranquille de Gaspésie. J’ai encore les images mentales que je m’étais créées à entendre les faits de ce drame comme si c’était hier.  J’imaginais les enfants en pyjama tentant de respirer en ce cachant sous leur lit, toussant jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus respirer, les flammes dévorant leurs petits corps sans vie.

Cet événement m’a empêché de dormir convenablement pendant des jours, aussitôt que j’ouvrais les yeux dans le noir, je voyais un mince écran de fumée qui commençait à s’infiltrer dans ma chambre chaque nuit, je me réfugiais alors dans le lit de mes parents et je voyais encore cette fumée pénétrée leur chambre. J’avais alors compris que, même mes parents sensés me protéger de tout, ne pourrait pas me protéger si un feu embrasait notre vieille maison du fin fond du quatrième rang de St-Octave-de-Métis. C’est en sachant la déroutante vérité que mes parents étaient aussi impuissants que moi devant l’imprévisible que j’ai commencé à m’imaginer mille scénarios de scènes de feu possible et un plan d’évacuation allant avec chacun des scénarios imaginés!

En gros, je m’étais toujours dit que je préfèrerais sauter par la fenêtre de ma chambre du 2e étage  et me casser une jambe que de me cacher sous mon lit et mourir asphyxiée (c’est d’ailleurs à cet âge que j’ai appris ce mot savant). 

 

Je suis certaine que tu as une histoire de ce genre dont tu te rappelles parfaitement toi aussi…

Une longue histoire pour dire que les enfants ne doivent pas tout savoir, tout de suite.

Les tragédies, les catastrophes, les drames, tout ce qui met en péril l’humain devraient être filtrés et modérer avant d’arriver à l’oreille et à la vue de nos enfants. 

Évidemment, ce n’est pas que les tragédies que l’on doit faire attention, mais aussi les problèmes financiers, de couple ou de famille, tout ce qui se passe dans le monde politique, économique, social, environnemental et sanitaire qui peuvent soulever des inquiétudes sérieuses chez nos enfants. Même si ça nous apparaît parfois banal en tant qu’adulte, elles peuvent causer des inquiétudes et être une cause d’anxiété chez nos enfants. L’écoanxiété n’est qu’un exemple de cas où l’exposition à l’nformation est TROP. 

Trop tôt. Trop souvent. Trop pessimiste. 

Trop insécurisante. 

 

Dans le monde où l’on vit, les informations fusent de toutes parts et proviennent de pleins de sources. C’est difficile de contrôler toute l’information que recoivent nos enfants. Ce qui est sûre, c’est que nous pouvons agir pour limiter cette exposition. 

Apprenons à filtrer le monde des adultes!

Ayant moi-même un enfant naturellement inquiets et sensible à son environnement (il retient de sa mère, je présume!), j’ai vite appris à filtrer le monde des adultes. Par exemple, nous n’écoutons jamais les nouvelles; la télé a depuis longtemps été détrônée de notre salon et, ne sert qu’à écouter des émissions dans le sous-sol au moment opportun et sans pub (les pubs peuvent constitués un canal d’informations à filtrer!).

Mon plus vieux a maintenant 8 ans et a un intérêt grandissant pour tout ce qui a trait aux catastrophes et aux tragédies. Cet été, il a été exposé aux nouvelles lorsqu’il était chez une amie, il m’étais revenu avec l’histoire tragique du tracteur… J’ai bien vu que ça l’avait marqué, les questions abondaient et je voyais l’inquiétude dans ses yeux. Je me voyais à l’époque de cet incendie…

 

Par contre, j’ai aussi compris à quel point j’avais bien fait de filtrer ce monde des adultes et, qu’en quelque sorte, j’avais aidé à préserver l’innocence de l’enfance face au monde extérieur (Tape dans le dos pour moi, hihi!)

De plus, si le cerveau n’est pas encore pleinement formé avant la fin de l’adolescence, début de l’aĝe adulte,  il n’est donc certainement pas outiller pour gérer adéquatement les inquiétudes de ce monde « de fou » ! Nous avons nous-mêmes de la misère à gérer notre propre anxiété face à ce monde incertain.

En plus de limiter l’accès aux informations diverses, il faut agir comme un guide et amener un éclairage à leur niveau et au moment approprié afin qu’ils ne sentent pas démunis face aux risques potentiels que l’information peut générer dans leur petite tête en plein développement. 

En tant que coach certifiée en Simplicity Parenting, je vous propose un truc aidant pour apprendre à filtrer l’information c’est d’utiliser ces 3 questions filtres : 

Est-ce que c’est vrai ?
Est-ce que c’est bienveillant? 
Est-ce que c’est nécessaire ? 

Il ne faut jamais oublié que la projection les guette! Dans leurs belles têtes, les événements passés peuvent se transformer en réalité future éminente pour leurs propres réalités. Comme moi, après cet épisode tragique d’incendie, j’étais certaine que tôt ou tard « on allait passer au feu » et que ce n’était seulement qu’une question de temps.